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Éric Chamberland et Lucie Gagnon ont fait du Perspectives SSF ce qu’il est

Plusieurs collègues du SSF et d’ailleurs ont contribué au dynamisme et à l’excellence de notre publication au fil des ans et nous les en remercions toutes et tous. Toutefois, deux d’entre eux ont marqué le Perspectives SSF de façon durable, notamment par les couleurs particulières qu’ils ont donné à certaines rubriques : Éric Chamberland, qui poursuit depuis novembre 2019 sa carrière de conseiller pédagogique à l’Université Laval, pour la rubrique Le SSF veille et Lucie Gagnon, conseillère pédagogique à la retraite depuis 2017, pour la rubrique Avec classe. Il nous semblait important de souligner leur passage.

Éric Chamberland

Notre ancien collègue Éric, à qui nous avons demandé de choisir deux articles dont il recommanderait la lecture (un de son cru et un d’une ou d’un collègue), nous propose les articles suivants.

Données probantes en éducation : l’exposé magistral, version 2.0 (Éric Chamberland, Le SSF veille, novembre 2012)

«  […] j’ai choisi cet article de la série Données probantes en éducation [… parce qu’il permet] de démontrer que l’exposé magistral peut demeurer pertinent à l’ère où la pédagogie universitaire prône les méthodes actives et le paradigme de l’apprentissage. Bien que la pédagogie active ait gagné beaucoup d’adeptes, il n’en demeure pas moins que l’exposé est l’une des formules pédagogiques les plus populaires, voire la plus populaire. Il m’apparaît donc que cet article est toujours d’actualité, neuf ans après sa publication. Même sans utiliser les méthodes proposées dans l’article, celles-ci peuvent inspirer d’autres façons de dynamiser les exposés, ou inciter à une recherche d’autres méthodes, trucs et astuces.  C’est l’esprit de l’article qui compte le plus pour moi : susciter chez les étudiants une activité cognitive favorisant les apprentissages en profondeur, tout en maintenant les repères familiers et sécurisants de l’exposé. »

Données probantes : la résistance étudiante aux pédagogies actives (Jean-Sébastien Dubé, Le SSF veille, octobre 2018)

« Ceux qui me connaissent bien ne seront pas surpris de constater que mon deuxième choix de texte est aussi dans la série Données probantes en éducation. J’ai choisi [cet] article [… parce qu’il] pose un regard lucide sur la façon dont les étudiants vivent le passage aux méthodes pédagogiques actives, un aspect de l’innovation pédagogique qui est relativement peu abordé et qui est pourtant d’une grande importance.  L’innovation pédagogique demande beaucoup d’efforts aux enseignants, mais elle en demande aussi aux étudiants! Eux aussi doivent s’adapter, revoir leurs stratégies, apprivoiser de nouvelles façons d’apprendre. Ces changements peuvent créer des inconforts que l’on a tout avantage à anticiper et à gérer avec empathie.  L’article donne un cadre de référence qui couvre une large étendue de facteurs et interrelations, tout en demeurant accessible et pragmatique. On ressort de sa lecture avec le sentiment d’avoir des outils pour analyser ces situations et des moyens de prévention et de gestion de cette résistance. »

Lucie Gagnon

De février 2010 à mai 2017, Lucie a rédigé plus d’une trentaine d’articles pour la rubrique « Avec classe », ce qui constitue une importante base de connaissances sur la pédagogie, voire une référence. Nous l’avons interviewée en juin 2017, quelques mois avant son départ, au sujet des méthodes actives. Comme que la discussion revenait constamment à un article ou un autre d’Avec classe, nous avons fait l’exercice d’intégrer des références à ceux-ci dans les quelques extraits de cet échange qui suivent.

Jean-Sébastien Dubé (JSD) – À quels besoins répondent les méthodes actives? 

Lucie C. Gagnon (LCG) –  « La recherche nous montre que les étudiants apprennent davantage lorsqu’ils posent des questions et donnent des explications.Lorsque les étudiants n’interagissent qu’avec l’enseignant, ils n’ont pas autant d’occasions de poser des questions ou de donner des explications que lorsqu’ils échangent entre eux […] Il n’est pas souhaitable de n’utiliser qu’une seule méthode d’enseignement pour l’ensemble d’un cours – tel que l’apprentissage par problème ou la classe inversée […] Il vaut mieux varier les méthodes en fonction des apprentissages prévus [novembre 2010]. En fait, il faut surtout utiliser la bonne formule au bon moment.

Après 20-30 min d’enseignement magistral, il est important de changer d’activité pour garder l’attention des étudiants [février 2016]. C’est là qu’une approche plus active peut devenir intéressante : activité de type un-deux-tous (think-pair-share), temps donné pour générer des questions, sondage éclair, etc. Plus on s’approche de la fin d’un cours, plus la capacité d’attention des étudiants est limitée. Il faut donc voir à varier les activités d’apprentissage proposées et à insérer plus d’activités qui sollicitent l’engagement des étudiants [septembre 2010]. »

JSD – Y a-t-il certains préalables à l’utilisation de méthodes actives en classe?

LCG – « Un bon cours commence par une bonne gestion de classe… même à l’université! Ainsi, il faut savoir lire sa classe et identifier les leaders positifs et négatifs [janvier 2012]. On doit aussi établir des liens harmonieux avec les étudiants afin de créer un climat propice à l’apprentissage. Inutile de partir « en lion » pour « passer sa matière »! Certains enseignants ont une facilité naturelle à établir ce genre d’atmosphère. Avec d’autres enseignants, il faut leur suggérer des façons de créer des liens avec leur groupe (aborder les étudiants à la pause, au début du cours;   valoriser les leaders positifs; etc.) » […] Un bon enseignant tient compte du parcours académique (dans les écoles québécoises, à l’étranger [mars 2012], etc.) et du parcours professionnel (en exercice, retour aux études, etc.) de ses étudiants.  Les dispositifs d’apprentissage varient selon les caractéristiques des clientèles [février 2015].

JSD – Est-ce que les enseignants et enseignantes sont prêtes à passer aux méthodes actives?

« Les méthodes actives sont un continuum.  Il faut commencer au début […] À la base, on vise avant tout à créer un espace où l’étudiant peut poser des questions ET donner des explications [novembre 2011]. […] Certaines techniques d’enseignement de base (animation de groupe, gestion des travaux d’équipe [avril 2011]) permettent de rendre certains cours plus actifs. Ainsi les enseignantes et les enseignants gagneront à apprendre à poser des questions en évitant le mur du silence [décembre 2010].  Devant un groupe muet après une première réponse un peu convenue, une chargée de cours pourrait relancer les étudiantes et étudiants en demandant Que pensez-vous de cette réponse? On voudra offrir aux étudiants des opportunités d’échanger de l’information entre eux. L’attitude de l’enseignant a aussi son importance [juin 2012]: le professeur qui regarde ses feuilles ou l’heure pendant qu’un étudiant répond ne démontre pas qu’il est attentif à cette réponse.  […]  Si l’enseignant est mieux dans sa classe, les étudiants seront mieux dans la classe […] Le professeur qui lit ses notes et semble se ficher de ses étudiants n’est pas bien dans sa classe.  Il n’est pas à l’aise […] Le formateur doit sentir que le local de classe est « son territoire », apprendre à se mouvoir avec confort dans le local [mars 2010], sentir qu’il y est en contrôle.  On ne peut pas faire bouger ses étudiants dans le cadre de l’apprentissage actif si on n’est pas à l’aise dans le local de classe…»

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