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La Fabrique de ressources éducatives libres (REL) : l’UdeS participe à un projet phare pour l’enseignement supérieur au Québec

En mars dernier, l’Université de Sherbrooke s’est associée à l’Université Laval et à l’Université de Montréal pour mettre sur pied la Fabrique de ressources éducatives libres (REL). Ce projet présenté au ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur du Québec (MEES) a bénéficié d’un fort appui et d’un financement dans le cadre de la mesure 11 du plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur. [Pour comprendre ce que l’on entend par une REL, consulter notre définition (2013) ou le texte accompagnant celui-ci.] Parmi les objectifs de la Fabrique, notons le fait de…

  • créer, adapter et diffuser des ressources éducatives libres ou utiliser et enrichir des ressources éducatives libres existantes [notamment en produisant du matériel francophone de qualité!].
  • fournir des ressources éducatives libres aux personnes enseignantes;
  • renforcer la collaboration entre les établissements universitaires et collégiaux par des actions nécessitant la complémentarité de leurs ressources. 

En lien avec ce dernier point, d’autres partenaires pourraient se joindre à l’aventure. On pense aux autres institutions universitaires et collégiales du Québec, au Centre collégial de matériel didactique (CCDMD), au Centre de documentation collégiale (CDC), à la Vitrine technologie-éducation (VTÉ), au Réseau des répondantes et répondants TIC (REPTIC), à l’Agence universitaire de la francophonie, etc.

D’après Serge Allary, directeur général du Service de soutien à la formation et responsable de la Fabrique de REL pour l’Université de Sherbrooke, l’intérêt pour l’Université de prendre part à ce projet et d’y exercer un certain leadership est manifeste : « À terme, la Fabrique de REL permettra une plus grande diffusion des connaissances et un enrichissement du matériel qui les véhicule sous licence libre en favorisant ainsi une plus grande qualité et un accès aux études à un plus grand nombre ».

Répondre à de vrais besoins par la créativité et la collaboration des enseignants

À terme, la Fabrique se présentera comme une plateforme de collaboration à la fois physique et virtuelle offrant des ressources aux enseignants. Ces ressources (documentation, ressources professionnelles, communauté d’échanges, financement, etc.) contribueront à l’amélioration de la productivité des enseignants qui souhaitent utiliser, créer, modifier ou adapter des REL. L’intérêt de la Fabrique est qu’elle fera bénéficier les enseignants de ses ressources et de son expertise en lien avec l’utilisation, la modification et la diffusion de REL.

Marianne Dubé, conseillère pédagogique, chargée de projet à la Fabrique, mentionne que « le fait qu’un matériel d’enseignement-apprentissage soit modifiable et adaptable tout en respectant la licence est un avantage fort intéressant pour les enseignants. Oui, on peut sauver du temps, mais surtout, on collabore à un bien commun collectif en partageant et en bonifiant des ressources existantes avec des collègues de notre institution ou d’ailleurs dans le monde! » Le Fabrique repose sur la profonde conviction que la valeur pédagogique du matériel académique croît par l’échange, la collaboration et l’enrichissement du personnel enseignant autour de ce matériel.

Cela correspond à des besoins exprimés lors d’un sondage administré à 535 membres du personnel enseignant de cinq institutions universitaires en juin dernier. Les habitudes de partage semblent être déjà présentes puisque 68 % des répondants ont indiqué avoir déjà partagé des ressources pédagogiques entre collègues.  Si encore peu d’enseignants ont partagés des REL sur le web (30 % et moins), lorsqu’on leur demande de quel soutien ils auraient de besoin pour en élaborer…

  • 71 % aimeraient de l’aide pour chercher du matériel existant,
  • 65 % voudraient de l’aide pour la réalisation technique,
  • 64 % voudraient de l’aide pour le choix de la licence,
  • 57 % voudraient de l’aide pour le design pédagogique
  • 55 % voudraient de l’aide pour le dépôt en ligne,
  • 54 % voudraient de l’aide pour réviser/ tester leur REL.

(Source : Rapport d’analyse des besoins réalisé par l’équipe de la Fabrique, juin 2019, interne).

Fonctionnement

En vitesse de croisière, la Fabrique fonctionnera un peu à la manière d’un bureau de projets.  Ainsi, elle procèdera par appel de projets:

  • Appel à projets annuel auprès des corps professoraux de l’enseignement supérieur du Québec pour la production de REL. [Des projets de petite envergure (REL granulaires) pourront aussi être accueillis par la Fabrique en fonction des ressources allouées et du financement réservé à cette fin];
  • Sélection des projets (possibilité de jumelage);
  • Financement des projets retenus;
  • Accompagnement technopédagogique;
  • Production ou adaptation de REL;
  • Appréciation/évaluation des projets et processus d’assurance qualité;
  • Diffusion des REL produites.

Cet automne, la Fabrique est déjà à l’œuvre pour concevoir des « méta-REL », c’est-à-dire des REL qui expliqueront ce que sont les REL, comment les développer, les modifier, etc.  Dès janvier, on se lancera dans la création de premiers REL disciplinaires en éducation, en droit et en sciences.

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