Les débats de l’À propos

Innover = bricoler?

Dans son éditorial du bulletin Perspectives SSF de février dernier, Serge Allary se demandait – à la suite de la pédagogue Françoise Cros – si les enseignants qui innovent en pédagogie de l’enseignement supérieur pouvaient être qualifiés de « bricoleurs » puisqu’ils tendent à développer en dehors des cadres institutionnels.

L’université doit-elle donner une orientation à l’innovation? Peut-elle en baliser le développement? Est-ce qu’un soutien pédagogique devrait accompagner et guider chaque projet d’innovation? Innovateur guidé ou innovateur « libre bricoleur »; où vous situez-vous, en tant qu’enseignant?

Nous avons demandé à une professeure et à un chargé de cours ayant développé plusieurs projets d’innovation pédagogique ce qu’ils en pensaient.

Emmanuel Choquette, chargé de cours à l’École de politique appliquée, est doctorant en communication politique de l’Université de Montréal depuis 2015. Il a développé divers outils pédagogiques disponibles en ligne, notamment des capsules vidéo pour le cours de méthodologie en sciences politiques – dont une sur la problématique du plagiat, particulièrement remarquée. Il a créé la plateforme PolitiqueAppliquee.TV.

Depuis 2009, il a conçu et réalisé plus d’une dizaine de documents vidéo informatifs et explicatifs sur des phénomènes politiques, notamment en relations internationales. Au nombre de ceux-ci, remarquons Les rencontres politiques au Canal Savoir, une série d’entrevues en cinq émissions diffusées depuis 2011 (et plus récemment à l’hiver 2016). Il estime que politique contemporaine et multimédias sont indissociables.

Par ailleurs, en 2013, il a cosigné avec le professeur Pierre Binette un chapitre sur les outils pédagogiques
en politique appliquée dans Vous avez dit appliquée? La politique appliquée : pédagogies, méthodes, acteurs et contextes (dir. Loiseau, Hugo, Longueuil, Groupéditions, p. 79-116). Plus récemment (2015), il signait « L’humour : entre actes politiques et intérêts communs » dans Humour et politique : De la connivence à la désillusion (dir. Dufort, Julie et Lawrence Olivier, Québec, PUL, p. 37-68).

Céline Garant est professeure à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, dont elle a été la doyenne de 2001 à 2009. Responsable de la formation continue au sein du Département d’enseignement au préscolaire et au primaire, elle s’intéresse plus particulièrement à l’accompagnement réflexif du développement professionnel du personnel scolaire, à l’insertion professionnelle dans l’enseignement et à la formation à distance.

Au cours de sa carrière, elle a été responsable ou coresponsable d’une dizaine de projets d’innovation pédagogique financés par l’Université. Parmi les plus récents, Trousse de ressources numériques et de stratégies d’encadrement, d’enseignement et de gestion pour les formateurs et formatrices en ligne (2011- 2014); Dispositif de soutien et de formation du personnel enseignant en formation à distance à la Faculté d’éducation (PIF 2012-2015); Élaboration d’une banque de cours en ligne pour favoriser le recrutement, la motivation et la réussite des étudiantes et étudiants dans les programmes de formation continue des 1er et 2e cycles au Département d’enseignement au préscolaire et au primaire (FIP 2014-2016); Création d’un Pôle facultaire d’innovation technopédagogique pour la formation en ligne : valorisation, développement et accompagnement (FIP 2016-2018), en collaboration avec Florian Meyer et Caroline Bourque.

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