L’expression fait sourire : après l’oxymoron de la « réalité virtuelle », voici que l’on cherche à « augmenter » le réel? « … [C]e n’est pas tant la réalité qui est augmentée, mais bel et bien notre propre perception des choses et de l’environnement. » (Edouardani, 2015b)
Contrairement à la réalité virtuelle où l’on conçoit entièrement le simulacre d’un paysage 3D dans lequel les utilisateurs pourront s’immerger, la réalité augmentée superpose une couche de données numériques à des paysages réels, observés à travers un appareil mobile (téléphone, tablette) ou une paire de lunettes géolocalisées. « Le logiciel de réalité augmentée est capable de déterminer où se trouve son utilisateur et dans quelle direction il regarde. » (YM, 2015) Ces données pourront offrir des renseignements contextuels complémentaires (mesures, fonctionnement, performances, historique, etc.) à propos des objets examinés. De facto, la réalité augmentée interface de manière dynamique une perception du monde numérique à la perception du monde réel par l’utilisateur.
Nous suivons le déploiement de cette technologie depuis 2009, alors pourquoi choisir d’en parler maintenant? C’est que, comme le démontre notre rubrique On surveille pour vous, il y a actuellement une certaine impulsion autour de la réalité virtuelle et de ses applications. En 2014, la société Oculus VR ajoutait 31 millions de dollars américains au million déjà avancé par la National Science Foundation pour le développement de l’Augmentarium, le laboratoire de réalité virtuelle et augmentée de l’Université du Maryland. Pourtant, après le feu de paille des lunettes Google Glass, le scepticisme est de bon aloi…
Reste que la réalité augmentée ouvre un monde de possibilités fascinantes pour de nombreux secteurs d’activité : marketing, tourisme, presse écrite, sciences, industrie, etc. Il en va de même pour l’enseignement expérientiel. Imaginez! Placer les étudiantes et étudiants en situation dans un contexte réel de pratique et pouvoir leur donner de la rétroaction à mesure qu’ils se déplacent dans l’espace…
« La réalité augmentée permet non seulement d’intégrer un volet ludique à l’apprentissage, mais elle offre un énorme intérêt pédagogique : manipulation d’objets, représentation dans l’espace, visualisation anatomique, simulation d’interactions et de réactions chimiques, utilisation de la mémoire visuelle et gestuelle, etc., les possibilités sont vastes. » (Elouardani, 2015b)
Par ailleurs, l’accès à ces outils se démocratise rapidement…
« Sur les tablettes ou les téléphones intelligents, il est nécessaire d’installer une plateforme ou une application de réalité augmentée. Sur IOS ou Androïd, vous pouvez télécharger l’application Aurasma ou encore Junaio, qui sont gratuites. Par la suite, il vous faut faire l’acquisition d’un logiciel qui pourra créer un scénario de réalité augmentée, comme par exemple, Metaio Creator. Ce logiciel sera en mesure de créer un canal de réalité augmentée pour lequel vous aurez à générer un marqueur d’utilisation. Ce marqueur sera nécessaire pour que les étudiants aient accès au canal de réalité augmentée que vous avez créé. » (Laflamme, 2015)
La vidéo ci-dessous date un peu (2009), mais elle a l’avantage de bien expliquer le fonctionnement de cette technologie et d’en démontrer plusieurs applications pédagogiques.
Sources
Bethke, Ron, « Should your institution move into the Augmentarium future? », eCampus News,
9 décembre 2015.
Dauvergne, Géraldine, « Quand la réalité virtuelle augmente l’enseignement », Educpros.fr, 23 février 2015.
Elouardani, Karim, « Changer la manière d’enseigner avec la réalité augmentée », Edupronet, 27 novembre 2015a.
Elouardani, Karim, « Réalité augmentée et éducation », Edupronet, 27 novembre 2015b.
Guay, Pierre-Julien, La réalité augmentée (vidéo), Vitrine Technologie-Éducation, 23 septembre 2009, 5 min 49.
Laflamme, Marc-André, « La réalité augmentée vue d’un peu plus près », Profweb, 16 février 2015.
Miller, Audrey, « La réalité augmentée : des possibilités pédagogiques et créatives infinies! », Infobourg, 1 er septembre 2015.