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Évaluation des enseignements : soyons proactifs!

Plusieurs professeurs et chargés de cours attendent avec appréhension le moment où les étudiants devront remplir une évaluation de leur enseignement. Certains perdent le sommeil, d’autres deviennent anxieux. Certains se demandent s’ils donneront la note du travail écrit avant ou après l’évaluation de leur enseignement par les étudiants, question d’éviter de provoquer l’ire de ceux-ci.

Les évaluations de l’enseignement se concentrent généralement sur l’apport de l’enseignant à la situation d’apprentissage. De même, on considère que la note obtenue par l’étudiant dans un cours permet d’évaluer son apport à la situation d’apprentissage. Vous m’évaluez, je vous évalue.

Mais pourquoi attendre ces évaluations? Ne vaudrait-il pas mieux être proactif et instaurer dès le début du cours un climat de collaboration dans lequel chacun, enseignant et étudiant, sait comment il contribue à un apprentissage de qualité? Un tel apprentissage implique un effort de part et d’autre. C’est-à-dire que l’enseignant facilite la mise en place d’un environnement d’apprentissage efficace et que l’étudiant participe activement à son apprentissage à l’intérieur de cet environnement. Cela peut sembler évident, mais il arrive souvent que les concepts « faciliter la mise en place d’un environnement d’apprentissage efficace » et « participer activement à son apprentissage » ne soient pas définis de façon explicite.

Dans une dynamique de collaboration, l’enseignant et les étudiants travaillent ensemble pour le bien de tous

Certains formateurs seront plus à l’aise de présenter leur définition de chacun de ces concepts et d’en discuter ensuite avec les étudiantes et étudiants; d’autres leur demanderont d’abord de s’exprimer sur le sujet. À noter qu’il ne s’agit pas ici pour le professeur ou le chargé ce cours de demander aux étudiants quelles sont leurs attentes envers lui et vice-versa. Ce genre de discussion n’établit pas l’esprit de ensemble pour le bien de tous.

Pour encourager cette collaboration, le professeur ou le chargé de cours peut choisir d’utiliser plus souvent le pronom « nous » dans son discours et dans ses consignes. Par exemple, dans son plan de cours, l’enseignant pourra dire : « Pendant cette session, nous explorerons tous les aspects de… nous développerons une approche… »
Il peut également sonder les étudiantes et étudiants en leur demandant de compléter des phrases telles que celles proposées par Shadiow et Weimer (2015) :

  • L’activité qui a le plus contribué à mon apprentissage est… parce que…
  • J’aurais eu plus de facilité à apprendre si… parce que…
  • Ce que j’ai fait qui m’a le plus aidé à apprendre a été… parce que…
  • La lecture qui m’a le plus marqué est… parce que…
  • J’ai nui à mon apprentissage en… parce que…

En somme, il faut encourager toute activité qui renforce l’idée que formateurs et étudiants sont des alliés qui ont un but commun : le développement des compétences de chacun. Bien sûr, il restera toujours un ou deux étudiants qui se permettront quelques commentaires acidulés, mais l’enseignant saura mieux interpréter les commentaires de sa classe et les étudiants auront moins l’impression que leur réussite dépend seulement de l’enseignant. Voilà qui devrait permettre à certains enseignants de mieux dormir…

Références

Shadiow, L. et Weimer, M., « A new twist on end-of-semester evaluations », Faculty Focus, 23 novembre 2015 [en ligne] (page consultée le 13 mai 2016).

Tunks, K. W., « Transforming teaching through supplementary evaluations », Faculty Focus, 20 août 2012 [en ligne] (page consultée le 13 mai 2016).

Weimer, M., « Course evaluations : Helping students reflect on their feedback », Faculty Focus, 3 avril 2013 [en ligne] (page consultée le 13 mai 2016).

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