Le fin mot

Design

Pour le présent numéro spécial sur la créativité en enseignement, nous avons pensé aborder le terme design autrement que dans le contexte de design pédagogique, bien que l’on puisse certainement établir des liens entre les deux. Voyez aussi notre article sur le design thinking.

Une particularité du design est qu’il n’existe pas de définition unique et définitive, puisqu’il se réinvente à chaque époque, en suivant les évolutions, les cultures et les apports des designers du monde entier.

Selon l’Office québécois de la langue française, deux définitions cohabitent par leur traduction anglaise du mot design. La définition du mot design, en français, relève du domaine des arts décoratifs : « Activité créatrice se rapportant aux qualités formelles des objets produits industriellement en vue d’un résultat esthétique s’accordant aux impératifs fonctionnels et commerciaux. »

Cette définition plutôt limitée mériterait de s’inspirer de la définition du mot conception, traduit en anglais par design, qui décrit le terme comme une « activité créatrice qui consiste à élaborer un projet, ou une partie des éléments le constituant, en partant des besoins exprimés, des moyens existants et des possibilités technologiques dans le but de créer un bien ou un service ».

Aujourd’hui le mot « design » est plus ambigu que jamais

En ce sens, le design s’oriente vers la création d’un projet en vue de la réalisation et de la production d’un objet, d’un espace, d’un service ou d’un système, qui se situe à la croisée de l’art, de la technique et de la société. Un des rôles du design est de répondre à des besoins, de résoudre des problèmes, de proposer des solutions nouvelles ou d’explorer des possibilités pour améliorer la qualité de vie des êtres humains.

Le terme design s’est imposé en français à la fin des années 50. Dans sa signification première en anglais, design évoque l’idée d’intention par rapport à une finalité, qui ne se limite pas aux objets matériels. Le terme a pris un sens plus restreint en tant que discipline, renvoyant d’une part à une recherche créative d’équilibre entre forme et fonction. Néanmoins, un certain flou demeure autour de la notion, comme il est souligné dans l’introduction de l’ouvrage Le design au Québec, où l’auteur Marc Choko relève avec justesse une incompréhension du design auprès de la population en général :

« Pour le grand nombre, le design renvoie avant tout à la mode (au sens large), au style, à l’esthétique, au visuel, au “look” ; bref, à l’apparence, à quelque chose de plutôt superficiel, dans certains cas en association avec l’art. »

En effet, aujourd’hui le mot design est plus ambigu que jamais. Il signifie tour à tour une profession, un style, un produit, un processus, une méthode de travail, voire un mode de vie. Ce passage du livre Design
du XX siècle
conclut avec un portrait contemporain des champs du design :

« [Le design] englobe de nombreux domaines, les objets tridimensionnels, mais aussi la communication graphique et les systèmes intégrés, qu’il s’agisse de technologie de l’information ou d’environnement urbain. Défini dans son sens le plus large comme la conception et la réalisation de tous les produits fabriqués par l’homme, le design se veut essentiellement un instrument d’amélioration de la qualité de vie.»

La designer industrielle Danielle Quarante résume bien le design dans sa globalité : « Le rôle d’un designer est de tout prévoir dans la mesure du possible, afin que rien ne soit abandonné à l’aléatoire. »

Sources

Choko, Marc H., Paul Bourassa et Gérald Baril, Le design au Québec, Montréal, Éditions de l’Homme, 2003, 385 p.

Fiell, Charlotte et Peter, Design du XX siècle, Taschen, 2012, 768 p.

Barré-Despond, Arlette, Dictionnaire international des arts appliqués et du design, Éditions du Regard, 1996, 650 p.

Quarante, Danielle, Éléments de design industriel, Economica, 2001, 685 p.

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