Au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) comme ailleurs, le basculement à distance imposé lors de la pandémie de COVID-19 a favorisé différentes réflexions pédagogiques, notamment en lien avec les pratiques d’évaluation. Un article de Mélanie Champoux et d’Arianne Hillman présente la synthèse d’une recherche empirique menée au CUFE au cours de l’année 2021. Cette recherche qualitative avait pour but de cerner l’évolution, en contexte pandémique, des conceptions des personnes enseignantes à l’égard des modalités d’évaluation alternatives à l’examen en classe.
La réalisation de onze entretiens individuels semi-dirigés a permis de dresser plusieurs constats en lien avec les pratiques d’évaluation à distance mises en œuvre dans le contexte pandémique. Il est notamment constaté que les personnes enseignantes ont été animées par une volonté de diminuer le poids de l’examen traditionnel et de diversifier les types d’évaluation tout en augmentant leur fréquence. Cette stratégie viserait deux principaux objectifs :
- l’obtention par la personne enseignante de rétroactions plus fréquentes en lien avec la progression des apprentissages des personnes étudiantes;
- l’augmentation de l’engagement des personnes étudiantes envers leur propre processus d’apprentissage.
Pour plusieurs personnes enseignantes interrogées, cette diversification des activités d’évaluation constitue une amélioration importante quant à l’inclusivité de la formation. Elle permettrait en effet de mieux répondre aux divers profils d’apprenants et d’offrir une formation plus adaptée aux différents contextes de vie.
À travers l’analyse des entretiens, les auteures remarquent que les personnes enseignantes qui ont vécu une transformation de certaines de leurs croyances en matière d’évaluation des apprentissages sont celles qui expriment la plus grande satisfaction à l’égard de leur expérience d’évaluation à distance en temps de pandémie. Elles disent en ressortir avec un sentiment de compétence augmenté : un sentiment de mieux accomplir leur travail et de mettre en oeuvre une pratique qui a plus de sens. Par ailleurs, la majorité des personnes enseignantes ont fait part de leur satisfaction face aux apprentissages pratiques réalisés dans le contexte de pandémie et exprimé leur souhait de poursuivre ces apprentissages à travers un processus de formation continue (pratique réflexive, communauté de pratique, formations professionnelles offertes par l’employeur).
Le basculement à distance vécu de force et dans l’urgence pourrait-il avoir provoqué une accélération du changement de paradigme appelé depuis longtemps par les défenseurs d’une approche par compétences? Les auteures concluent l’article en présentant la vision d’une éducation inclusive qui reconnait et valorise la diversité des profils d’apprenants et leurs manières de mobiliser leurs compétences.
Pour consulter un article détaillant le projet de recherche.
Pour consulter un document interactif (genial.ly) présentant les conclusions.