Dans son éditorial d’octobre 2016, le directeur du Service de soutien à la formation évoquait la nécessaire « collaboration de toutes les personnes enseignantes » dans un programme développé sous forme de parcours de professionnalisation.
Si, comme Serge Allary l’affirmait alors, « [e]nseigner dans un parcours de professionnalisation, c’est savoir ce que font nos collègues et le prendre en compte dans sa contribution », une question surgit immédiatement à l’esprit de plusieurs enseignants : « Qu’en est-il de ma liberté académique? » Comment l’individualité de chaque formateur peut-elle émerger dans la mise en place de tels programmes? Des questions corollaires en lien avec le manque de temps, de possibles conflits avec la tâche de recherche et l’efficacité de ces programmes exigeants ne seront pas non plus très loin.
Deux professeures ont accepté de répondre à de telles questions pour nous permettre de poursuivre la réflexion.
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Après avoir œuvré à titre de criminologue et d’intervenante sociale dans les secteurs de la délinquance adulte et de la protection de la jeunesse pendant une douzaine d’années, Annie Lambert devient professeure à l’École de travail social.
Elle a développé un questionnement sur les moyens de mieux outiller les professionnels dans leur pratique et elle démontre un souci particulier pour les réflexions éthiques qui entourent la pratique du travail social. Son grand intérêt pour l’innovation pédagogique et le développement d’outils d’apprentissage illustrant la pratique professionnelle l’a amenée à contribuer au développement de l’actuel programme de baccalauréat, sous forme de parcours de professionnalisation.
Avec des collègues de l’École de travail social, Annie Lambert a participé au 6e Congrès de l’Association internationale pour la formation, la recherche et l’intervention sociale (AIFRIS) à Porto, au Portugal, où ils ont présenté leur travail de développement de ce programme. La professeure est notamment l’auteure de La gestion des risques en protection de l’enfance ‒ Logiques d’action et quête de sens, paru en 2012 aux Presses de l’Université du Québec.
La professeure Frances Gallagher est infirmière et codirectrice du programme de baccalauréat (cheminement formation initiale) à l’École des sciences infirmières. Elle s’intéresse depuis plusieurs années à la prévention et à la promotion de la santé, principalement en contexte de soins communautaires et de première ligne.
Dès 2001-2002, Frances Gallagher obtient un premier financement du Fonds d’appui à la pédagogie universitaire pour collaborer avec les professeures Ginette Provost, Line Saintonge et Lise Talbot au développement d’un modèle de stage innovateur en sciences infirmières. L’année suivante, elle récidive avec les professeures Provost et Talbot pour améliorer l’évaluation du modèle d’encadrement clinique des stagiaires en sciences infirmières. En 2008-2009, avec Line Saintonge, elle réfléchira à la pertinence d’une formation pour encourager la pratique réflexive en contexte de stage et en contexte réel de travail. Mais c’est en 2012-2013 qu’avec ses collègues Patricia Bourgault, Louise O’Reilley et Line Saintonge elle obtiendra un appui du Fonds d’innovation pédagogique pour la création d’un programme de baccalauréat initial professionnalisant en sciences infirmières.