Les environnements d’apprentissage collaboratif ont vu le jour au tournant des années 2000. Ces derniers sont des environnements conçus pour favoriser l’interaction, la coopération et l’échange de connaissances entre les individus dans le cadre de leur apprentissage (Céci et Coudrin, 2015 ; Université Laval, 2013 ; Vangrunderbeeck, 2020). Contrairement aux espaces traditionnels où l’accent est mis sur la transmission de l’information de manière unidirectionnelle, les espaces d’apprentissage collaboratif (EAC) privilégient une approche plus dynamique et interactive de l’apprentissage.
Ces espaces sont souvent équipés de technologies modernes permettant une collaboration fluide, telles que des tableaux interactifs, des dispositifs de vidéoconférence et des ressources multimédias. Leur aménagement physique est également optimisé pour encourager les discussions en petits groupes, les ateliers pratiques, et les séances d’idéation (Céci et Coudrin, 2015).
L’objectif principal d’un EAC est de créer un cadre où les personnes apprenantes peuvent travailler ensemble sur des projets, résoudre des problèmes collectivement et partager des idées, tout en étant soutenues par des ressources pédagogiques diversifiées. Ces ressources peuvent être de l’ordre d’écrits (ex. : livre, guide, article), de multimédias (ex. : vidéo éducative, balado), d’outils collaboratifs numériques (ex. : organisateur graphique, tableau blanc, planificateur de projet), ou d‘applications interactives (ex. : simulateur, jeu sérieux). Cela permet non seulement d’enrichir l’expérience d’apprentissage, mais aussi de développer des compétences transversales telles que la communication, la gestion de projet et la pensée critique (Vangrunderbeeck, 2020).
L’incubateur d’innovations pédagogiques (i2P), situé au Campus de Longueuil, est un de ces lieux. L’i2P est un espace de création, d’échanges, de réflexion, de co-construction et d’expérimentation axé sur l’apprentissage en contexte d’innovations pédagogiques et curriculaires.
Conçu avec du mobilier modulable ainsi que des tableaux blancs et numériques, cet espace offre une grande flexibilité quant à la configuration des groupes de travail. Or, ce type d’espace collaboratif est encore peu utilisé en enseignement supérieur. D’ailleurs, les pratiques pédagogiques associées à celui-ci sont, d’une part, méconnues et, d’autre part, leurs retombées ne sont que peu étudiées. Pourtant, pour que la collaboration favorise les apprentissages des personnes étudiantes, il apparaît nécessaire de soutenir les activités de collaboration en proposant des tâches concrètes à réaliser, en attribuant des rôles précis aux individus, et en animant les échanges de manière à susciter des interactions productives (Henri, 2010).
Depuis 2024, l’i2P mène donc un projet-pilote consistant à documenter les pratiques pédagogiques et technologiques mises en œuvre dans un EAC, ainsi que leurs retombées sur l’expérience d’enseignement et d’apprentissage. Ces données serviront à recommander des pratiques pédagogiques optimales pour l’exploitation d’un espace d’apprentissage collaboratif et à en faire la diffusion auprès de la communauté enseignante universitaire.
Pour ce faire, l’incubateur offre la possibilité aux personnes enseignantes et formatrices d’expérimenter l’EAC en vue de recenser les pratiques pédagogiques mises en œuvre lors de l’exploitation d’un EAC. L’objectif de l’i2P est d’analyser les impacts de l’utilisation d’un EAC, tant sur l’expérience d’enseignement que sur l’expérience d’apprentissage des personnes concernées. Le protocole est très simple :
- Dans un premier temps, les personnes enseignantes ou formatrices remplissent un bref questionnaire pour décrire l’objectif de leur séance et ce qui y sera fait.
- Durant l’expérimentation, une personne tierce est présente afin d’observer la manière dont l’espace et le matériel sont utilisés pour mener les activités.
- Suivant l’expérimentation, les personnes participantes complètent un questionnaire leur permettant de partager leur appréciation de l’espace et de rendre compte de l’expérience vécue.
Si vous désirez en connaitre davantage sur ce type d’espace ou désirez l’expérimenter pour votre activité pédagogique ou un groupe de travail, des séances d’information sont offertes le 6 février et le 12 février. Pour vous y inscrire, cliquez sur ce lien.
Références bibliographiques
Céci, J.F. et Coudrin, D. (2015). (Re)Penser les espaces physiques d’apprentissage. Enseignement supérieur de la Belle Province de Québec – Carnets de voyage – A la rencontre d’autres cultures et pratiques pédagogiques, FIED. https://hal.science/hal-01736143v1
Henri, F. (2010). Chapitre 13. Collaboration, communautés et réseaux : partenariats pour l’apprentissage. Dans B. Charlier, et F. Henri (dir.), Apprendre avec les technologies (p. 169‑180). Presses Universitaires de France.
https://doi.org/10.3917/puf.charl.2010.01.0169
Université Laval. (2013). Repenser les espaces physiques d’apprentissage. Orientations stratégiques et pédagogiques. Groupe de travail sur les espaces physiques d’apprentissage.
Vangrunderbeeck, P. (dir). (2020). Les espaces physiques d’apprentissage. Cahier du LearningLab, n°9. LLL – Presses universitaires de Louvain.