Oui, mémoriser est encore à la mode en autant qu’il s’agisse de concepts- clés ou de connaissances liées au développement d’automatismes. On ne voudrait pas que, dans six mois, un étudiant dise : « Je ne me souviens de rien de ce que j’ai appris dans ce cours! ». C’est pourtant ce qui arrive lorsqu’on demande aux étudiants de mémoriser trop d’information. Alors comment faire pour favoriser une mémorisation plus durable?
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Tout d’abord, il importe de cesser de penser en fonction de « passer la matière » et de plutôt se concentrer à épurer. Même si un enseignant réussissait à parler de toutes les connaissances reliées à son cours, cela ne garantit aucunement qu’il y ait apprentissage. Il faut donc dégager les concepts-clés et les connaissances nécessaires à certains automatismes comme, par exemple, une formule mathématique, une procédure, etc. Ce sont là les connaissances qui feront l’objet d’un effort de mémorisation. Pour tout ce qui est des autres savoirs, on doit diriger les étudiantes et étudiants vers les ressources appropriées et les aider à développer un jugement critique face aux différentes sources d’information.
Même si un enseignant réussissait à parler de toutes les connaissances reliées à son cours, cela ne garantit aucunement qu’il y ait apprentissage
Contextualiser
Une fois déterminés les savoirs essentiels, il faut les placer en contexte à l’aide d’un schéma, d’une mise en situation, de l’actualité, d’une démonstration, ou en les intégrant au développement d’une habileté. Le contexte devrait d’ailleurs être « mémorable », c’est-à-dire que le schéma doit être intéressant à scruter, la mise en situation reliée au vécu des étudiants et la démonstration associée à quelques effets théâtraux! De plus, l’enseignant a tout intérêt à préciser à ses étudiants à quoi lui serviront les savoirs abordés.
Comment seront-ils utiles dans une portion ultérieure du cours, dans un autre cours ou dans le monde du travail?
Faciliter la mémorisation
Le professeur peut faciliter la mémorisation en fournissant à l’étudiant différents outils. Par exemple, il peut associer des images à une procédure afin de permettre à l’étudiant de visualiser les connaissances, rendre disponibles certains trucs mnémoniques, offrir des quiz en ligne ou revenir souvent sur le contenu essentiel à intervalles plus ou moins longs.
Dans un environnement saturé de sources d’information, il n’est pas nécessaire – et probablement impossible – de tout savoir « par cœur ». Cependant, il est plus que jamais nécessaire de développer chez nos étudiants des habiletés critiques qui leur permettront de juger de la pertinence des informations recueillies. Aidons-les donc à mémoriser l’essentiel et à porter un jugement sur les sources de savoirs qu’ils croiseront au gré de leur carrière!
Sources
Fulbright, S., « Three active learning strategies that push students beyond memorization », Faculty Focus, 9 juillet 2014.
Griffin, T.J., « Learning that lasts: Helping students remember and use what you teach », Faculty Focus, 14 juillet 2014.
Monahan, N., « More content doesn’t equal more learning », Faculty Focus, 12 octobre 2015.
Miller, M., « Helping students memorize: tips from cognitive science », Faculty Focus, 19 février 2016.