Le monde de la géolocalisation recèle son lot d’expressions plus ou moins techniques, souvent inconnues des enseignants. An de mieux saisir l’impact de ces technologies en formation, nous avons eut l’idée d’en dénir quelques-unes pour vous, en les accompagnant d’exemples d’activités pédagogiques correspondantes.
Géocodage (geocoding)
« Le géocodage est le processus utilisé pour attribuer des identificateurs géographiques (codes ou coordonnées x,y) aux détails cartographiques et aux enregistrements de données. Les géocodes ainsi créés permettent d’apparier géographiquement les données à un endroit sur la terre… » Sommairement, on pourrait dire que c’est l’action d’assigner des coordonnées GPS à des lieux donnés.
Statistique Canada, 2017
EXEMPLE
Un chercheur place des capteurs à divers endroits le long d’une route et s’assure de géocoder leurs coordonnées pour permettre aux étudiantes et étudiants qu’il encadre de venir les relever ultérieurement.
Géomarquage (geotagging)
« Ajout d’un ensemble de données géographiques à un contenu numérique afin de déterminer l’endroit d’où il provient. » Le géomarquage est tellement commun que l’organisme américain EDUCAUSE en a même fait un synonyme de géolocalisation.
Office québécois de la langue française (OQLF), 2010
EXEMPLE
Des étudiants prennent une photo d’un spécimen (végétal, minéral, etc.). Leur appareil photo intègre les coordonnées GPS sous forme de métadonnée associée à l’image, ce qui leur permettra de se rappeler l’endroit où le spécimen a été trouvé.
Géorepérage (geofencing)
« Délimitation d’un périmètre virtuel autour d’une zone géographique à l’aide d’un logiciel de géolocalisation, qui permet de déterminer la présence d’une personne ou d’un objet dans le périmètre spécifié. »
OQLF, 2017
EXEMPLE
Chad Udell propose aux enseignants de préparer des notifications qui seraient expédiées aux téléphones cellulaires des étudiantes et étudiants qui entreraient ou sortiraient d’une zone spécifique. Par exemple, la proximité d’un monument ou d’un phénomène naturel signifiant relativement à un aspect de la matière vue en classe.
Réalité augmentée
Nous avons déjà expliqué la réalité augmentée dans un Fin mot (février 2016), mais nous l’incluons ici afin de signifier que la « couche de données » superposée à l’image d’un objet ou monument peut aussi être géolocalisée. C’est-à-dire que les « renseignements contextuels complémentaires (mesures, fonctionnement, performances, historique, etc.) à propos des objets examinés » peuvent dépendre des coordonnées géospatiales de l’appareil mobile utilisé plutôt que de sa proximité avec l’objet ou le monument en question. On peut donc envoyer de tels renseignements complémentaires n’importe où. Le développement de jeux sérieux pédagogiques immersifs n’est plus très loin…
EXEMPLE
« … [L]earners must travel to specific locations to progress to the next level, collect rewards, or interact with objects. The system or app superimposes virtual items into real world settings. For example, corporate learners must locate all of the hidden objects to assemble a piece of machinery… »
Pappas, 2016
Services géolocalisés
Par services géolocalisés, on entend essentiellement des données sur un serveur central qui sont envoyées sur demande aux appareils mobiles qui s’y branchent, en tenant compte de la position relative de ces derniers :
« Les services géolocalisés (SGL) utilisent diverses technologies de localisation afin de suivre la position d’objets et d’usagers. Outre les deux applications les plus courantes (la navigation et le repérage […]), ils peuvent concerner des services d’urgence et de secours, des services d’information de proximité et le repérage des personnes – cette dernière activité soulevant des problèmes de la vie privée et de sécurité. […]
« Les services d’information de proximité regroupent tous les SGL fournisseurs de pages jaunes mobiles, de services touristiques tels que des renseignements sur des hébergements et des sites à visiter. » (OCDE, 2006)
EXEMPLE
Au fur et à mesure de la progression d’une étudiante sur le terrain, le module Trajectus de Moodle envoie des nouveaux renseignements à l’application mobile installée sur son téléphone cellulaire.
Système de localisation GPS (Global Positioning System)
OQLF, 2008
Nous avons tous une idée générale de ce qu’est un GPS : un « système de localisation qui permet, à un moment précis, de déterminer la position géographique d’un objet ou d’une personne en se servant des signaux émis par des satellites, placés en orbite autour de la Terre, vers un appareil récepteur situé à l’endroit à localiser ». Toutefois, son origine et son fonctionnement nous sont souvent inconnus. L’OQLF répond succinctement à ces deux questions :
« … [L]e système de localisation GPS est à l’origine une application civile du système de repérage NAVSTAR (Navigation System using Time and Ranging) mis au point par l’armée américaine. Il comporte plus d’une vingtaine de satellites placés en orbite autour de la Terre à environ 20 240 kilomètres d’altitude. Le plus souvent, un appareil récepteur, situé à l’endroit (ou installé dans l’objet) dont on veut déterminer la position, capte les signaux émis par quatre satellites et détermine par triangulation, au moyen des indications de temps que ces signaux contiennent et à l’aide de données géographiques informatisées, la latitude, la longitude et l’altitude auxquelles il se trouve à un moment précis. »
Notons que plusieurs pays ont depuis développé leur propre constellation satellite de positionnement pour s’affranchir de la dépendance vis-à-vis du GPS américain (ex : Galileo en Europe, Glonass en Russie). De plus en plus de récepteurs grand public intègrent ces systèmes parallèles pour une meilleure efficacité de localisation.
EXEMPLE
« … Des cartes de présence des participants d’un groupe ou d’un réseau social comme Zeemaps donne à voir où sont les membres et s’il est possible de se voir facilement. Organiser des réunions physiques est facilité car […] se rencontrer physiquement augmente son stock d’émotion et renforce l’attachement à un projet commun d’apprentissage. »
Cristol, 2017
Théodolite et tachéomètre électronique (total station)
OQLF, 2006
Le théodolite est un « instrument de visée muni d’une lunette, qui sert à mesurer les angles horizontaux et verticaux, lors d’un levé topographique », pour l’arpentage, par exemple.
Le tachéomètre se veut un « ensemble intégré d’instruments de mesure, qui est constitué d’éléments optiques et électroniques, et qui permet d’obtenir automatiquement à la fois les angles et les distances lors d’un levé de terrain».
Par ailleurs, une total station – parfois francisée en « station totale » (terme déconseillé par l’OQLF) « est constitué[e] d’un théodolite électronique et d’un télémètre électronique jumelés, ainsi que, éventuellement, de dispositifs de traitement permettant le stockage des données, l’exécution de calculs et la détermination de la position GPS ».
En 2006, l’OQLF estimait déjà que « … les appareils modernes d’arpentage [étant] tous dotés de systèmes enregistreurs des angles et des distances, et de menus offrant de nombreuses possibilités, la distinction entre un théodolite et un tachéomètre aura bientôt disparu ».
EXEMPLE
Dès les premiers jours de l’automne, des étudiantes de télédétection, de génie ou d’environnement se promènent sur le campus avec d’étranges appareils à trois pattes, visiblement pour prendre des mesures dans le cadre d’un cours.
Sources
Cristol, Denis, « Apprentissage et géolocalisation – Qu’apporte la géolocalisation en pratique à la formation? », Thot Cursus, 17 avril 2017.
EDUCAUSE, « 7 things you should know about… geolocation », Educause Learning Initiative, août 2008.
Organisation de coopération et de développement économiques, Perspectives des technologies de l’information de l’OCDE, Éditions de l’OCDE, 2006, p. 6; 287-291 [document PDF, 357 p.].
Office québécois de la langue française (OQLF), Grand dictionnaire terminologique [consulté le 25 mai 2018].
Pappas, Christopher, « 7 Ways To Incorporate Geolocation In Online Training », eLearning Industry, 20 octobre 2016.
Service de soutien à la formation, « Fin mot : Réalité augmentée », Perspectives SSF, Université de Sherbrooke, février 2016.
Statistique Canada, « Géocodage », Glossaire illustré – Recensement 2016, 15 novembre 2017. Udell, Chad, « I Know Where You Are – Leveraging Geolocation To Make Your Content More Relevant », Float, 3 mai 2013.