Dans ce numéro, nous vous présentons les travaux de renouveau pédagogique du programme de médecine. Comme vous pourrez le lire, il s’agit de la transformation d’un curriculum assez traditionnel, qui se démarquait surtout par ses méthodes pédagogiques, vers un parcours de professionnalisation. C’est une formation qui conjugue complémentarité et progressivité des activités pédagogiques, construites à partir des activités professionnelles clés qui caractérisent le travail du médecin.
Mais une des conditions essentielles d’un parcours professionnalisant réside dans la collaboration de toutes les personnes enseignantes autour de l’apprentissage des étudiantes et étudiants. Encore une fois (nous l’avons déjà abordé en parlant du numérique), il s’agit de faire passer l’enseignement d’une œuvre individuelle à une œuvre collective.
Enseigner dans un parcours de professionnalisation, c’est savoir ce que font nos collègues et le prendre en compte dans sa contribution. C’est voir au travers des objectifs de son activité pédagogique les objectifs du programme, du parcours. C’est transformer « enseigner » en « participer à l’apprentissage », et c’est bien d’autres facettes que je vous laisse découvrir.
Mais cette condition qui était déjà essentielle à l’approche programme continue de soulever quelques préoccupations. Qu’en est-il de ma liberté académique? Où vais-je trouver le temps de collaborer alors que j’en manque, au quotidien, pour enseigner et mener mes recherches? Nos curriculums traditionnels ont fait la démonstration de leur efficacité (les professionnels formés jusqu’à présent ne sont-ils pas compétents?), alors pourquoi compliquer un métier déjà difficile? Le jeu en vaut-il la chandelle?
Qu’en pensez-vous?