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Des facteurs favorables à la réussite étudiante

La personne enseignante n’a que peu ou pas d’emprise sur plusieurs facteurs influençant la réussite d’une personne apprenante, comme c’est le cas pour le contexte socio-économique ou le support familial. Toutefois, il peut intervenir pour mettre en place un contexte d’apprentissage favorable à d’autres de ces facteurs.

La persévérance dans les études, nécessaire à la réussite de celles-ci, est soutenue par l’engagement actif de la personne, dérivant de la décision de la personne à participer activement à une action, un projet ou une activité. Souvent associé seulement à la participation en classe, qui en est une manifestation, l’engagement de la personne étudiante est plutôt un processus multidimensionnel comprenant des dimensions affectives, cognitives, métacognitives et comportementales (Corbin et al. 2023). Le principal moteur poussant la personne à s’engager dans une activité est la motivation, impliquant un intérêt ou une curiosité à apprendre, dont les trois principaux déterminants sont la perception de valeur de l’activité, la perception de la probabilité de réussite de l’activité et la perception du degré de contrôle sur l’activité, son déroulement et ses conséquences (Fontaine, Savoie-Zajc et Cadieux, 2020). Consultez l’outil Les ingrédients de la motivation et de l’engagement.

La perception de valeur de l’activité est liée à l’intérêt qu’a la personne pour l’activité, mais aussi à la perception qu’elle est utile. Lorsque l’activité est perçue, en soi, comme une récompense ou un stimulus agréable, la motivation est dite intrinsèque (interne à la personne) et la personne s’engage généralement librement dans l’activité. Lorsque l’intérêt d’une activité tient à la récompense offerte par autrui plus qu’à la réalisation de l’activité elle-même, la motivation est dite extrinsèque (externe à la personne) et l’engagement dans la tâche devient dépendante de la probabilité d’obtenir la récompense. Il est toutefois à noter que la perception de valeur de l’activité peut évoluer avec l’évolution des objectifs personnels, comme c’est le cas lorsque se précisent les choix de carrières ou la compréhension des attentes de la profession visée.

Le deuxième déterminant de la motivation, la perception de la probabilité de réussite de l’activité, fait référence au sentiment d’efficacité personnel (SEP) qui correspond à la capacité d’agir, perçue par une personne dans un contexte donné, pour obtenir un résultat souhaité (Bandura, 2003). Dans un contexte académique, le résultat souhaité correspond à la réussite scolaire. Puisque le SEP s’inscrit dans un contexte donné, il n’est pas une constante dans tous les domaines, dans tous les cours ou dans toutes les activités et elle peut fluctuer selon les expériences vécues par la personne tout au long de sa vie. Selon Bandura (2003), quatre sources d’information teintent l’évolution du SEP chez une personne. La plus puissante concerne les expériences de maîtrise durant lesquelles la personne vit des réussites, ce qui la convainc efficacement qu’elle a la capacité d’en vivre d’autres. La seconde source d’information sont les expériences vicariantes consistant à l’observation de la réussite d’un modèle auquel s’identifie la personne et qui lui permet de croire en sa propre capacité à réussir. La troisième source d’information nommée par Bandura (2003) est la persuasion sociale correspondant aux marques d’approbation d’une personne considérée crédible. Lorsqu’une telle personne croit en notre réussite, il semble plus probable à nos yeux que cette réussite soit possible. La quatrième source d’information repose sur les indices psychophysiologiques, liés aux sensations et aux émotions ressenties par la personne, puisque le bien-être accroit la perception positive de soi et de la situation. En plus d’avoir un impact sur la réussite scolaire, en suscitant la motivation et l’engagement des personnes étudiantes, un SEP fort contribuerait au maintien d’une bonne santé mentale (Pelletier, 2024).

Le troisième déterminant de la motivation est la perception du degré de contrôle sur l’activité, son déroulement et ses conséquences. Lorsque les causes expliquant la réussite ou l’échec sont perçues par la personne apprenantes comme lui appartenant (ce ne sont pas des causes externes comme la chance, les actions des autres personnes apprenantes ou les choix de la personne enseignante), il est plus probable qu’elle s’en attribue la responsabilité et s’engage dans la tâche plutôt que de la subir passivement. En effet, une personne qui n’a aucun contrôle sur la tâche ou les résultats qui y seraient rattachés n’aurait aucun intérêt à y mettre des efforts puisqu’elle n’y voit aucun avantage.

En résumé, la réussite est plus probable pour une personne apprenante engagée et motivée, ce qui est favorisé par la perception que la tâche a une grande valeur, qu’elle est réalisable et que la personne étudiante en contrôle certains aspects. Alors que ces facteurs s’intéressent à la perception qu’a la personne apprenante de la tâche, il est possible de se demander comment la personne enseignante peut intervenir pour influencer ces perceptions.

Références

Bandura, A. (2003). Auto-efficacité : le sentiment d’efficacité personnelle. De Boeck.

Fontaine, S., Savoie-Zajc, L. et Cadieux, A. (2020). Évaluer les apprentissages. Démarche et outils d’évaluation pour le primaire et le secondaire (2e éd.). Les éditions CEC. (Ouvrage original publié en 2013)

Pelletier, C. (2024). Cultiver le SEP lié à la réussite des études pour enrichir la santé mentale étudiante. Pédagogie collégiale, 37(2), 74-83.

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