Le 4 e Colloque international sur le plagiat, organisé par Plagiarism Advice du 21 au 23 juin 2010, avait pour thème Towards an Authentic Future. Ce colloque bisannuel réunit des experts en matière de plagiat du monde entier. Cette année, le programme annonçait 40 conférences en provenance de 20 pays.
La participation à ce colloque a permis de mesurer le travail qui se fait en matière de lutte antiplagiat dans le monde. Les Britanniques et les Australiens, qui ont commencé il y a plus de 10 ans leurs travaux et leurs nombreuses expérimentations, semblent les plus avancés. Par conséquent, ils possèdent des résultats qui leur permettent de prendre du recul et de distinguer les approches fructueuses des approches moins «rentables».
Bien qu’il y ait encore beaucoup d’énergie consacrée à la détection du plagiat, la conclusion à laquelle en arrivent un grand nombre de spécialistes c’est que la détection n’enraie pas le plagiat. De plus, on constate, surtout en Angleterre où on s’est penché précisément sur cette question, que le traitement des cas de plagiat souffre d’un manque de «standards» qui met en péril la crédibilité, l’équité et la valeur de tout le code disciplinaire en la matière. En effet, plusieurs conférenciers ont mis en lumière des variations :
- dans la détermination de ce qui constitue du plagiat;
- dans la manière de traiter les cas : informelle ou formelle, académique ou disciplinaire;
- dans la détermination des sanctions.
Dans un tel contexte de variabilité, comment s’assurer d’être juste envers les étudiantes et étudiants?
Par ailleurs, l’éducation des étudiants aux valeurs académiques d’intégrité et d’honnêteté est toujours aussi présente et elle se fait essentiellement par l’apprentissage des règles de citation. Toutefois, plusieurs présentations ont fait état que l’éducation, bien qu’elle soit importante, ne suffit pas pour contrer à elle seule le plagiat.
Plusieurs conférences ont porté sur les exigences académiques des professeurs en matière d’approches pédagogiques, de travaux et d’examens… D’autres recherches portent sur l’identification de profils d’étudiants qui pourraient «passer à l’acte» de plagier.
Enfin, seules quelques conférences ont abordé les impacts des TIC sur les valeurs et les comportements de la nouvelle génération numérique face à l’éducation, à la formation et au savoir ainsi que sur la production, la diffusion et l’accès aux connaissances. Tous ces impacts affecteront, s’ils ne l’affectent pas déjà, le rôle du professeur comme dispensateur du savoir.
S’il fallait résumer en une phrase l’impression qu’il reste après la participation à ce colloque, ce serait la suivante : Une lutte antiplagiat efficace nécessite une approche intégrée qui fait appel à l’éducation, à l’information, à la sensibilisation et au partage de valeurs communes… dans un univers résolument numérique. La majorité des conférenciers a d’ailleurs insisté sur la nécessité de s’associer les étudiantes et étudiants pour toutes les actions, stratégies, projets institutionnels… Leur participation constitue la clé de succès de toute action antiplagiat.
On y trouvera le programme et toutes les conférences (résumés, articles et présentations) sur le site Internet du colloque.