Bulletin SSF
Le fin mot

MOOC

(Prononcer «mou-ouk»)

Acronyme de Massively Open Online Course, littéralement «cours en ligne massivement ouvert» en français, par extension de l’acronyme ludique MMOG (Massively Multiplayer Online Game) ou jeu en ligne massivement multijoueurs.

Partant de ce parallèle avec les jeux en ligne, la journaliste française Christine Vauffrey a également proposé «cours massivement multi-apprenants». L’adjectif «ouvert» a néanmoins son importance, notamment parce que ces cours sont gratuits et accessibles à quiconque dispose d’une connexion Internet.

L’actualité des derniers mois a contribué à multiplier les références aux MOOC. On songe au cours d’introduction à l’intelligence artificielle offert à l’automne 2011 par les formateurs de Stanford Sebastian Thrun et Peter Norvig auquel 160 000 personnes d’un peu partout sur la planète s’étaient inscrites gratuitement. Deux compagnies issues de cette expérience, Coursera et Udacity, visent désormais à concevoir et à offrir de tels cours sur une base commerciale.

Plus récemment (hiver 2012), MITx offrait le cours prototype Circuits and Electronics à 120 000 participants. Début mai, on apprenait que l’Université Harvard se joignait au Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour développer edX, une plateforme pour la diffusion à grande échelle de tels cours gratuits dès l’automne 2012. Ce qu’il y a de nouveau ici c’est que, moyennant certains frais, on évalue et sanctionne la participation des étudiantes et étudiants qui complètent les exigences de ces cours. Ceux-ci ne reçoivent pas de diplôme des prestigieuses institutions mais des certificats parallèles.

Cependant, pour des auteurs comme Dave Cormier, Stephen Downes et Georges Siemens à l’origine du mouvement connectiviste, un nombre important d’étudiants inscrits en ligne ne suffit pas pour parler de MOOC.

Un véritable MOOC − tel que conçu dès 2008 − se veut un événement hautement participatif alors que les contenus sont générés autant par les apprenants que par le formateur dans une multitude de sites distribués (blogues, wikis, forums, etc.) plutôt que centralisés sur un serveur institutionnel, par exemple.

Chacun navigue dans ces contenus au rythme de ses préoccupations sans un ordre séquentiel imposé par le formateur. Les apprenants constituent une communauté égalitaire de partage des connaissances autour du thème du cours et l’apprentissage émerge des échanges.

De tels réseaux authentiques d’apprenants peuvent aisément se maintenir après que le cours ait été donné dans une perspective de formation tout au long de la vie.

Enfin, et il s’agit d’une distinction importante, tous les contenus générés par un MOOC d’esprit connectiviste sont produits sous licence Creative Commons et libres d’accès. Ce n’est évidemment pas le cas des plus récentes initiatives commerciales.

Sources

Bates, Tony, «Will MITx work?», Online Learning and Distance Education Resources, 15 février 2012.

Downes, Steven, «The Rise of MOOCs», blogue Half an Hour, 23 avril2012.

Gillis, Neal (écrit et narré par Dave Cormier), «What is a MOOC?» (video, 4 min 27), YouTube, 12 décembre 2010.

Greatrix, Paul, «The Imperfect University: Massive Open Online Confusion?», Registrarism [blogue], 16 mai 2012.

Morgan, Michael C., «An online opportunity for Canadian universities»,The Globe and Mail (article d’opinion), 18 mai 2012.

Public domain, «What is a MOOC?», Squidoo.com, avril 2012 [page consultée le 9 mai 2012].

Reich, Justin, «Summarizing all MOOCs in One Slide: Market, Open and Dewey», EdTech Researcher, 7 mai 2012.

Vauffrey, Christine, «Des cours massivement multi-apprenants», Thot Cursus, 12 avril 2011.

Vauffrey, Christine, «Le MOOC, mode d’emploi», Thot Cursus, 3 avril 2012.

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